Pour commencer il importe de bien distinguer les concepts de découverte et d’innovation qui sont deux notions liées mais assez différentes. Une découverte est une nouvelle compréhension d’un phénomène. Elle est le plus souvent du ressort de la recherche et n’a pas nécessairement d’application pratique immédiate. Par opposition, l’innovation relève de la volonté de résoudre un problème concret. Bill Aulet, professeur au MIT à Boston propose de manière simplifiée l’équation suivante pour définir l’innovation:
L’innovation se caractérise ainsi par sa mise en œuvre, c’est à la fois un chemin - le trajet partant de l’idée et arrivant au marché - et son point d’arrivée : un nouveau produit ou service adopté par ses utilisateurs.
L’innovation est en définitive un processus économique qui exploite une nouveauté pour en amener les bénéfices au plus grand nombre, c’est une idée déployée avec succès. Voir aussi l’article «Les principales grandes innovations vaudoises» .
Le manuel d'Oslo, qui établit les principes directeurs pour le recueil et l'interprétation des données sur l'innovation des pays de l’OCDE, retient quatre catégories d'innovations: produit (bien ou prestation de service), procédé, organisation et marketing.
Les innovations peuvent être incrémentales, viser à une amélioration progressive, ou de rupture en proposant une évolution dramatique par rapport à l’existant.
Selon Nathalie Nyffeler, responsable de la filière de master en innovation «Innokick» à la HES-SO, «il n'y a pas de statistiques spécifiques réalisées sur des entreprises suisses pour évaluer le type d'innovation qu’elles mettent en œuvre. De plus, il faudrait encore pouvoir catégoriser entre innovations de rupture et incrémentales. On dit, en règle générale, que plus de 90% des innovations en entreprise sont des innovations de type incrémentales.»
C’est probablement aussi le cas dans le canton de Vaud où beaucoup d’innovations incrémentales sont développées par des PME et des entreprises établies. Toutefois, il arrive à celles-ci de développer aussi des innovations de rupture. Et cela devient de plus en plus le cas quand on considère également les innovations des start-up issues de la recherche scientifique. L’innovation vaudoise devient ainsi de plus en plus fréquemment disruptive.
Pour une économie, l’innovation est un processus vital par lequel son tissu d’entreprises se renouvelle et se transforme. Ce n’est pas anodin. Certaines vagues d’innovation peuvent laisser des cicatrices importantes lorsqu’elles rendent obsolètes certaines industries (comme par exemple internet l’a fait avec une grande partie de l’industrie des agents de voyage ou de celle des disquaires).
Cependant, sur le long terme, il y a un lien très fort entre bien-être économique (mesuré par exemple en termes de croissance du PIB par habitant) et niveau d’innovation d’une économie (mesuré notamment en termes de part des dépenses de recherche et de développement par rapport au PIB).
L’innovation, clé de la prospérité vaudoise
L'innovation se joue à l'échelle de l’écosystème
Les grandes innovations vaudoises