L’innovation, un vecteur-clé pour le renouvellement du tissu économique

Les entreprises sont intimement liées au processus d’innovation et, le plus souvent, ce sont elles qui le portent . Mais elles créent ou détruisent également des emplois en fonction de leur capacité à s’adapter à ces mêmes innovations. De la même manière, le canton de Vaud est à la fois l’acteur et le théâtre de ce jeu global.

Technologiques ou non, c’est le plus souvent aux entreprises que revient le rôle de déployer les inventions pour en faire bénéficier le plus grand nombre. Les gains amenés par une innovation, économiques ou non, qu’ils soient destinés à l’utilisateur final ou à des intermédiaires, constituent un moteur commercial puissant et un levier fondamental pour la création de valeur des entreprises.

Au passage, relevons que les innovations ne sont pas toutes mues par ces motivations purement mercantiles. Il suffit d’évoquer le World Wide Web de Tim Berners-Lee, la fondation Linux ou celle de Wikimedia pour s’en convaincre. Mais bien que les protocoles du Web soient nés dans les laboratoires du CERN tout proches, l’économie du canton de Vaud reste très majoritairement soutenue par des modèles plus traditionnels.

Le canton de Vaud, terre des deeptech

Avec une EPF sur son sol, des secteurs industriels de pointe, un cluster medtech et pharma en pleine croissance, le canton est de plus en plus tourné vers une innovation fortement basée sur la science. La densité de sociétés deeptech dans le canton de Vaud est ainsi parmi les plus élevée du monde, devant les Etat-unis et derrière Israël selon un rapport de Hello Tomorrow et du Boston Consulting Group (lire à ce propos l’article «L’innovation, clé de la prospérité vaudoise».) Une autre illustration est la part de start-up du canton ayant des liens avec une Haute école, qui avoisine les 50%.

«l'EPFL, une source formidable pour l'innovation»

Pour la plateforme Investiere basée à Zurich, l'EPFL est une des sources les plus importantes pour trouver des bonnes start-up. Plus d'un quart des fonds amenés par Investiere ont été investis dans des start-up de l'EPFL.

Une start-up sur deux dans le canton a un lien avec la science 

 

«Le canton est de plus en plus tourné vers une innovation fortement basée sur la science»

Le secteur tech contribue de façon importante à l’économie du canton

Pour analyser ce phénomène, l’équipe de projet «Vaud innove» a procédé à un regroupement de secteurs . Il s’agit d’un choix en partie arbitraire, mais très proche de celui effectué par Eurostat pour son composite «produits et services de haute technologie».

Les entreprises du secteur technologique vaudois ont un effet surproportionnel sur l'emploi et la production de valeur.

 

Avec juste 5% du total, le nombre d’entreprises du secteur tech est plutôt limité. Mais à y regarder de plus près, la taille de ces entreprises est supérieure à la moyenne: la tech vaudoise représente presque 10% des emplois du canton. On pourrait penser que cela reste modeste. Si l’on compare avec la Californie, berceau de la Silicon Valley, on constate que la part de l’emploi des secteurs à forte composante technologique se situe en dessous de 15%. Difficile de comparer dans ce cas, mais on voit bien qu’avec 10% des emplois, le secteur tech vaudois est déjà important, car ces entreprises produisent de la valeur et génèrent des exportations. Elles contribuent aujourd’hui à plus de 15% du PIB du canton. Cette part est d’autant plus conséquente que, vingt ans plus tôt, ces mêmes secteurs représentaient à peine 10% de l'économie vaudoise et que leur croissance a été plus rapide de 2 à 3% par an en moyenne que celle du PIB vaudois, elle-même déjà élevée sur cette période.

Les secteurs à composante technologique prennent de plus en plus de place dans l'économie du canton

 

Mais attention: cette évolution cache des variations très différenciées entre sous-secteurs économiques. (Davantage sur ce sujet dans l’article «La tech vaudoise».

Pas uniquement des grands groupes

Malgré une taille moyenne plus élevée, les entreprises du secteur tech ne sont pas constituées que de grands groupes. La part de ces derniers est bien sûr importante, comme c’est le cas dans d'autres économies, car le déploiement de la technologie requiert une certaine échelle. C’est le cas de Kudelski, de SICPA, de Medtronic ou de Merck Serono, chacun dans leur domaine.

Plus de 40% des emplois de la tech vaudoise sont dans des entreprises de grande taille

 

A côté de ces acteurs, toutefois, le canton dispose également d’un large éventail de sociétés allant de la grande PME technologique, comme APCO Technologies SA dans le spatial (voir à ce propos l’interview de sa CEO Aude Pugin) à la start-up.

Avec moins de 1% des sociétés et des emplois, le modèle start-up reste largement minoritaire dans le canton. Mais si l’on rapporte ces effectifs au seul secteur technologique, elles représentent alors près des 10% des entreprises et des emplois. Et c’est au sein de ces sociétés que se trouvent potentiellement les futures PME ou grands groupes de demain.

«Malgré une taille moyenne plus élevée, les entreprises du secteur tech ne sont pas constituées que de grands groupes»

Un facteur de stabilité économique

Les secteurs à composante technologique, ou au moins une partie d’entre eux, ont une vraie valeur pour l’économie du canton: que ce soit par leur capacité à s’orienter vers l’exportation, par leur tendance à être actifs dans des domaines à haute valeur ajoutée, résistant mieux à la force du franc, ou par leur potentiel à participer au renouveau du tissu économique.

Ces caractéristiques semblent en tout cas influer sur la propension de ces secteurs à générer une croissance des emplois. Et pas uniquement dans le canton de Vaud.

Les secteurs à composante technologique tendent à mieux résister aux crises

 

Même sur 300 points de données (6 régions, 10 années et 5 regroupements de secteurs de taille équivalente), cette analyse n’a pas force de preuve. Mais elle renforce l’idée que l’innovation a un caractère réellement stratégique pour la région et pour la Suisse. Car si l’innovation n’est pas menée ici, elle le sera forcément ailleurs.

«Les secteurs à composante technologique, ou au moins une partie d’entre eux, ont un vraie valeur pour l’économie du canton»

[1] Les codes NOGA suivants ont été regroupés pour le composite des secteurs à forte composante technologique utilisé par l’étude « Vaud innove »:

 

19 Cokéfaction et raffinage

20 Industrie chimique

21 Industrie pharmaceutique

26 Fabrication de produits informatiques,électroniques et optiques

27 Fabrication d'équipements électriques

28 Fabrication de machines et équipements

29 Industrie automobile

30 Fabrication d'autres matériels de transport

62 Programmation, conseil et autres activités informatiques

63 Services d'information

72 Recherche-développement scientifique

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